CONVOYAGE DE LA FREISE A CERGY

 

Une fois de plus, grâce à leur solide réputation, Henri et Bruno du Yacht Club de Chartrettes sont mandatés pour effectuer le convoyage de "Tora" du nord de la Hollande vers la région parisienne
 
Nous sommes en janvier 2005; En plein coeur de la Friese, à Woudsend (prononcer Woud End sans faire la liaison), à quelques encablures au sud de Sneek, où nous avons rendez-vous avec l'armateur philippe qui doit nous confier "TORA"
   
 

Poste de pilotage

Nous découvrons "Tora" un Bützfleth 48 de 1971, coque polyester avec deux Caterpillar de 250 cv - Ses mensurations 14.95 x 4.95 x 1.10 m. tout le confort à bord : deux grands salons, deux chambres, deux salles d'eau avec W-C, et... le luxe un lave vaisselle

 

 

Carré

 

Salon

     
A Woudsend, vous pouvez entrer dans cette église, non pour la nourriture spirituelle, mais pour faire un excellent repas, c'est un restaurant de luxe
 
  Le pont de Woudsend au dessus du Prinses Margriet Kanaal est fermé le dimanche
     
 

Nous profiton de ce jour pour visiter la campagne, des bateaux à vendre et faire connaissance avec la faune

     
Notre première escale sera Lemmer. Impératif, faire le plein d'eau, le bateau était hiverné, donc pas une goutte d'eau. Nous mettrons en service les W-C après avoir cherché les vannes. L'ancien propriétaire ignorant leur fonctionnement.  
  Le capitaine du port de Lemmer viendra à bord pour nous traduire le tableau de fusibles et mettre en marche la pompe à eau. Le soleil se couche. Nous sommes opérationnels

Pour pénétrer dans l'Ijsselmeer, nous franchissons notre première écluse.

 

 
 

 

Nous nous demandons encore si elle est avalante ou montante.

 

   

 

Nous sortons nos cartes maritimes

 

Nous laissons sur la droite en sortant la bouée rouge (On se rappelle le code "Bacirouge et Tricovert")
et à nous la mer. Plus un bateau à l'horizon

 

 

 
A environ la moitié de l'Ijsselmeer à la hauteur de Lelystad, nous rentrons dans l'écluse d'autres navires, Tora est bien petit.

A la sortie de l'écluse, une merveille : cette galère. Est-elle là en signe de prémonition ?

  La V.H.F. crépite et nous comprenons vite que cela s'adresse à nous. Le bateau de la "Politie" nous demande de le suivre à l'abri dans un port. Contrôle des passeports, des papiers du bateau et une grosse réprimande pour le mariphone portable sans licence. Donc interdiction de l'utiliser. Il nous conseille de rentrer par la Meuse. En quittant son bord il nous donne comme info d'appeler l'écluse pour nous annoncer à l'aide de . . . la V.H.F.
Une chance pour nous, le temps a changé, nous essuyons une mini tempête. Les vagues passent par dessus la proue et tout "se range" à bord, mais le bateau se comporte bien
  Nous longeons la côte. Vingt huit éoliennes, de plus ou moins trente mètres pompent l'eau. Elles ne chôment pas pour assécher les polders.
Pour reprendre l'Ijssel, nous rentrons dans les terres par la Ketelmeer, barrée par le pont du même nom "Ketelbrug"
Nous sommes maintenant sur l'Ijssel, le calme est revenu à bord, plus rien ne bouge. Nous pouvons admirer les belles maisons sur les rives.
Nous passons le Nieuwe Ijsselbrug pour faire escale à Kampen. Etant accolé le long d'un quai, au matin, nous nous promettons de ne plus stationner en fleuve dû au trafic nocturne.
  Le "Wesbato" (Chauffage du bateau) ayant flanché la nuit précédente avec un réveil à 6° à bord, nous le menaçons de faire intervenir un technicien. Pour lui prouver la véracité de nos menaces nus affichons à côté du tableau de contrôle, le numéro de téléphone à appeler. Rien qu'à la peur d'une opération, il refonctionne merveilleusement bien... (à suivre)

Si vous êtres sur la rive, sonnez la cloche et un bac viendra vous chercher.

 

 
  De nombreux bacs traversent l'Ijssel, mais pas d'inquiètude un panneau vous le signale.
Notre chenal est tout tracé, il suffit de passer entre les bouées rouge et verte. Le capitaine provisoire de Tora a vite compris qu'il peut couper les méandres. Les 110 mètres avalant le laissant faire.
     
  Pour les ponts la hauteur libre est indiquée par cette règle jaune et noire, ici 10 mètres. On devrait passer aisément.

Nous croisons quelques bateaux hôtels et quelques plaisanciers

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Nous essayons la cuisine locale préparée par l'équipage... Si, si ça se mange, au moins une fois !

 

 

 
 
A d'autres moments, nous faisons appel à un traiteur à bord
     
Nous faisons halte en dehors du chenal à Doesburg, mais il semble que ce soit une escale aussi pour les péniches. Attention de bien laisser votre feu de stationnement durant la nuit  
  En passant sous le pont de l'autoroute, nous nous apercevons que nous suivons la bonne route. Direction Arnhem pour embouquer le Pannerdens Kanaal
Nous sortons de l'Ijssel (à droite) laissant derrière nous le Neder Rijn (à gauche)  
  Petite modification pour les bacs rencontrés sur le Pannederdens Kanaal, ceux-ci sont ancrés en amont. Les deux barques visualisent le câble que les retient en amont
Nous allons pénétrer sur le Rhin. Droit devant nous les villes de Cologne, Coblence, Strasbourg, Bâle. Pas cinq minutes d'arrêt, direction la région parisienne. Philippe attend son bateau !  
  Nous virons à 360° pour descendre le Rhin. Malgré une grande expérience, nous n'avons pas souvent l'occasion de prendre ce fleuve
Et c'est parti pour une descente jusqu'à Nijmegen
 
  Ici, c'est l'autoroute. Nous nous retrouvons parfois à quatre de front. Sans avoir à pousser les moteurs. Nous dévalons les 20 kilomètres en 1 heure et sans vagues pour les berges. Nous pensons qu'il en serait autrement dans l'autre sens
Déjà Nijmegen, nous obliquons pour prendre la grande écluse montante sur le Maas-waalkanaal. Nous envisageons de nous y prendre en deux fois pour accrocher les amarres. Les bollards du plateau de l'écluse sont inaccessibles. La bassinée commence. Soudain après être monté d'environ 20 centimètres... les portes amonts s'ouvrent  
Renault a peut-être l'exclusivité pour transporter ses voitures sur la Seine. Ici ce sont des Opels, Henri est comptant de voir que la production n'est pas arrêtée. Le bateau porte bien son nom.
Nous rencontrons notre premier panneau avec traduction (c'était pas la peine)  
  La porte de garde de l'écluse Heumen étant au vert, nous allons pouvoir prendre maintenant la "Maas" (en français dans le texte : Meuse).
A la sortie de l'écluse, un gros porte-containers attend sagement son tour..  
 

Nous couchons à Wanssum. Si vous n'avez pas à rendre visite à votre vieille tante malade, passez votre chemin. Le port de plaisance est au fond du port industriel qui plus est avec un silo et toutes les nuisances que vous pouvez aisément imaginer

 

 
Les villes de Venlo et Blerick ont résolu le problème de mettre la ville à la campagne
 
A Tegelen, des architectes s'en sont donné à cœur joie
 
Depuis la Meuse, nous pouvons choissir un style parmis les quartiers
     
A Steijl, visible de la Meuse, nous découvrons le "Klooster van de paters van het Goddelijk Woord". Ha ! j'oubliais de vous traduire : "le couvent des frères de la parole de Dieu" qui abrite le musée des missions avec l'un des plus remarquables jardins botaniques des Pays-Bas, le "De Jochumhof"  
  A la hauteur de Kessel, le château de Keverborg garde l'entrée du port de plaisance.

Un peu plus loin, au milieu de nulle part, le moulin de Grauwe Beer.

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  Avant de pénétrer dans Maasbrast, nous allons faire un tour chez Linssen, histoire de rêver un peu.
Si parmi vous, certains se sentent une âme de généreux donateurs, nous acceptons bien volontiers leurs dons  
 
Nous pénétrons dans le Julianakanaal,

Fait surprenant, nous surplombons la Meuse et les péniches au loin

 

 
 
Pour le plaisir des yeux !

Bientôt la porte de garde nous ouvre la Meuse et l'entrée dans Maastricht

 

 
  Nous accostons au plus prêt du Shipschandler afin de faire chauffer la carte de crédit. Des percussionnistes sur bidons nous accueillent à l'escale. Quelques temps plus tard, à notre grand soulagement, ils regagnent le défilé du carnaval pour fêter l'ouverture. Quant à nous, nous pouvons admirer de beaux déguisements
Le soleil est levé. Un dernier regard sur ce magnifique pont de pierre qui enjambe la Meuse  
  L'armateur, Philippe, nous a rejoint pour profiter du week-end. Un dernier regard en arrière pour saluer le "Plat Pays" et admirer au passage un monument en amont de Liège.

Quelques belles demeures colorées à la manière de celles du centre de la ville

 

 
 

Il est préférable de naviguer en amont de Liège qu'en aval.

 

Une zone industrielle bien longue à traverser
 
  Yvan et les membres du Y.C.H. (Yacht Club de Huy) situé au port de Statte nous accueillent à bras ouvert.
Nous partagons un couscous suivit de crêpes Suzette tout cela préparé par la femme d'Yvan.  
  Nous passons une très bonne soirée, nouant de nombreux contacts. Certains membres nous donnent rendez-vous à Chartrettes pour le pot de l'amitié fluviale.

Nous quittons à regret ce Club, nous promettant d'y revenir très vite.

 

 
  Si vous passez par là n'hésitez pas à faire relâche dans ce port cinq étoiles
Michel, notre artiste favori nous a dit être à court de papier "Canson". Aurait-il sévi jusqu'en Belgique ? Une fois !  
  Namur, dominée par la citadelle du XVIIème est droit devant nous. Nous obliquons à gauche afin de faire escale sur la Meuse. Demain, nous prenons la Sambre à droite
Depuis le port de plaisance de Jambes, une vue unique sur Namur. La nuit est tombée, le spectacle est merveilleux.  
  La Sambre Belge nous laisse découvrir ses longs méandres givrés au petit matin de printemps.
Que se passe-t-il ? Une péniche en feu, en train de couler ? Nous ralentissons et nous découvrons ce qui se passe.  
 

 

 

Simplement de la vapeur pour nettoyer les soutes.

 

     
Nos amis du Y.C.H nous ont conseillé de ne pas faire halte à Charleroi, ni à Maubeuge. Hormis le fait que la sécurité n'est pas assurée, le paysage n'est pas réjouissant.  

  Passage au cœur de l'usine. N'appelle-t-on pas cela le tourisme industrielle ?
Quelques "grafs" artistiques
 
sur les murs des usines
donnent un peu de couleurs
 
 
dans ce monde de brutes
Nous franchissons la première écluse au gabarit "Freysinet" depuis notre départ. La largeur de "Tora" : 4.95 mètres nous semble subitement bien grande. (Au bout de 56 écluses de ce gabarit, le pilote les fera sans les mains). Le soleil se couche sur ce joli port de Landelies, au pied du col du même nom (177 mètres) où se trouve tout ce dont vous aurez besoin pour un ravitaillement  
 

Au petit matin, surprise ! Le canal est gelé. Tora joue au brise-glace.

 

Peu de plaisanciers peuvent se vanter d'avoir brisé la glace, ailleurs que devant un pot  
  Nous apercevons les restes de l'Abbaye de l'Aulnes, imaginant un ensemble grandiose lors de sa création au VIIème siècle
 
Nous traversons Thuin
     
     
 

Saluons au passage l'Alliance Batelière de la Sambre Belge. L'énigme du drapeau de Simonszand "ABSB" vous est dévoilé ainsi.

La Sambre Belge serpente dans une nature mi-forêt, mi-pâturage
 
Un dernier pont-levis nous salue. Nous quittons la Belgique "une fois"
L'écluse de Marpent. Il est 14 heure 15. Nous sommes en France. Personne pour ouvrir l'écluse. Pas de numéro de téléphone. Après avoir téléphoné à Berthune, nous obtenons le numéro de la subdivision. Enfin un heure et demi après, les portes s'ouvrent et nous pouvons quitter l'écluse munis de notre vignette et d'une télécommande pour les prochaines écluses. Je n'ose imaginer un étranger ne parlant pas notre langue, être dans la même situation. VNF vite faites quelque chose. Un Grand Merci d'avance pour l'image de marque de notre pays  
  Tora dans une des nombreuses écluses "Freysinet". Les pare-battages protègent la coque seulement au niveau de la ligne de flottaison. Au niveau du liston : Pas de place, c'est complet
La frontière est derrière nous. Cergy bientôt en vue. . . ou presque  
 
Nous continuons à briser la glace
Nous vous présentons un débris afin que vous constatiez l'épaisseur. Rien à voir avec celle que nous mettons dans nos apéritifs. La cerise sur le gâteau, le chauffage ne fonctionne plus depuis la veille. Pas chaud à bord . . .  
Petit rappel de géographie !
Les écluses s'ouvrent, les pont-levis se lèvent
 
 
Les ponts tournants s'écartent
Nous enjambons l'Oise et continuons notre descente du canal de la Sambre à l'Oise

Canal de la Sambre à l’Oise : les travaux avancent pour une réouverture en 2021

 

 
Puis nous empruntons quatre écluses du canal de Saint-Quentin, ensuite direction le canal latéral à l'Oise. A Pont l'Évêque nous laissons le canal du Nord à tribord
"Tora" est large et long. Et parfois, que les ponts sont bas ! Fier d'arborer le drapeau de sa patrie, nous le gardons à poste avec quelques sueurs froides  
  A Pont L'Évêque, sous un réverbère un store occultant improvisé.
Un autre plus classieux sera mis en place
 
  C'est l'arrivée au port de Gergy. L'armateur retrouve son bateau. Nous débarquons après avoir navigué environ 90 heures et passé le même nombre d'écluses. Si vous souhaitez naviguer cet été en Friesland, nous pouvons y emmener votre bateau
 
Le mot de la fin avec cette plaque apposée dans "Tora"
   
Janvier / février 2005   Nous remercions Gilles, l'équipage du Medu, d'Irma pour le prêt des cartes. L'armateur Philippe qui nous a fait confiance, ainsi que les nombreux amis du club qui ont pris de nos nouvelles