CANAL DE LA SAULDRE
Au Pays-Fort est né un canal, "sans queue ni tête", suivez-nous pour le découvrir ! |
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L'idée de construire ce canal fut évoquée dès le début du XVIe siècle par Léonard de Vinci, alors qu'il résidait au Clos Lucé à Amboise. Il avait imaginé un canal traversant la Sologne, et jeté quelques esquisses sur du papier.
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Le canal de la Sauldre est un canal qui relie Blancafort (Cher), à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). Les travaux sont terminés et la mise en service a lieu en 1869. Mais dès 1876, les carrières de l'Aunay sont en voie d'épuisement. Par arrêté ministériel du 16 février 1881, le gouvernement prolonge le canal sur 3,6 km en amont de Blancafort.
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L'alimentation en eau se fait par la Sauldre, dérivée d'abord dans une rigole souterraine, à partir de la ferme de l'Hôpital.
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Le canal de la Sauldre est un canal dit "de dérivation", il relie deux rivières, la Sauldre et le Beuvron.
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Il suit une première courbe de niveau jusqu'à ce que celle-ci passe sur le versant du Beuvron, à Bertrix - Commune de Clémont (Cher)
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C'est au lieu-dit "La Cantine", que débute ce qui va devenir, le canal de La Sauldre.
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Totalement isolé du réseau, il mesure 46,810 km. Il permettait d'amener de la marne (sorte de terre calcaire), du Pays-Fort jusqu'aux sols solognots, afin de les amender et d'améliorer l’agriculture.
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Depuis le 15ème ou 16ème siècle, les Granges Pyramidales, de base carrée, d'une hauteur de 12 à 15 mètres, sont l'emblème du Pays-Fort, comme ici à Vailly-sur-Sauldre.
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Onze gares de déchargement réparties sur le linéaire permettaient aux péniches d'accoster sans gêner la navigation. Vous êtes ici à la gare du "Remblai"
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En raison du au prolongement du canal, les trois écluses supplémentaires en amont de Blancafort, reçoivent une lettre : A (écluse "Le Remblai"), B (Launay) et C (La Cantine).
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Le long du parcours, d'anciens tombereaux permettent de comprendre comment les paysans venaient s'approvisionner en marne, le long du canal.
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Ce canal adopte la largeur du canal de Berry de type "berrichon", soit une largeur de 7,70 mètres. Ce n'est que sous la Troisième République qu'une majorité des canaux passe au gabarit Freycinet (38,50 mètres).
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Comme nous pouvons nous en rendre compte, par la présence de graisse, les vannes sont en état de fonctionner.
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De même les déversoirs réglent le niveau d'eau dans les biefs.
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Le premier bourg traversé : "Blancafort" devint, le 1er janvier 1999, le centre de la zone Euro des onze pays membres. Outre le monument de l'Euro, ne manquez pas son clocher-porche et son ancienne Maison forte (château) du XVème siècle.
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Les lavoirs, le long de La Sauldre, rappellent la corvée qu'était la lessive pour les femmes, le dos courbé, les mains dans l'eau froide. (Vive la mère Denis)
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Ce n'est pas moins de quarante trois ponts qui enjambent le canal, ici celui au lieu-dit : "Le Crot".
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L'écluse B (de Launay) se souvient des "Berrichons" qui mesuraient 27 mètres de long sur 2,50 à 2,60 mètres de large, pouvant transporter 50 à 55 tonnes avec un tirant d'eau d'1,20 mètre, hâlés à la bricole par les mariniers...
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... Puis vint l'utilisation des ânes et des mulets. L'écluse C "La Cantine", comme ses semblables, était construite à la manière des écluses anglaises.
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C'est, ici, au lieu-dit Launay que débutait initialement le canal avec sa prise d'eau sur La Sauldre.
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Ce pont ne permet plus de changer de rive, sa structure en bois a disparu.
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Impressionnant, lorsqu'on découvre cette prise d'eau, dans un bon état général !
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A l'heure du tourisme "Fluvestre", pourquoi ce patrimoine n'est-il pas mis en valeur ?
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Le pont "Les Valots" est semblable aux autres dans le style de la Sologne, en briques rouges.
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A Argent-sur-Sauldre, le pont de la national D24 passe au-dessus du canal, hélas la hauteur libre n'a pas été maintenue. |
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Mais ici, l'été on se souvient que le canal de La Sauldre y passe. Des bateaux électriques peuvent être loués au départ de cette base faite avec des pontons Marine-Floor. |
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A voir ce ruban d'eau, une réhabilitation pour des croisières de courtes durées, avec des bateaux transportables, se justifierait
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La gare d'eau de Saint Phanier, non loin d'Argent-sur-Sauldre, ferait sûrement un joli port.
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Et cette ancienne maison du canal pourrait être partagée par la société de "Pêche Sportive Argentaise" et une capitainerie.
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Nous sommes au lieu-dit "La vigne". Le premier pont est carrossable, le deuxième est un pont de chemin de fer reliant les gares de Sully-sur-Loire et d'Argent-sur-Sauldre... du temps de la vapeur !
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Ce pont au-dessus du canal rectiligne relie simplement les fermes de la Grande et de la Petite Bergerie à celle de La Huchette.
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Sans écluse, nous arrivons au déversoir de l' étang - réservoir du Puits, d'une superficie de 180 hectares.
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Quatre pelles permettent de réguler le niveau du canal et d'accumuler jusqu'à 6 200 000 mètres cubes d'eau.
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Ici aussi, rien n'a changé depuis la création du canal. Et même pas un tableau pour expliquer ce canal.
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C’est l’étang le plus vaste de la Sologne, retenu par une digue de 700 mètres avec une profondeur de 9 mètres, il est devenu une base de loisirs très prisée et est classé site ornithologique.
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A côté du déversoir, l'écluse N°1, "Les Fouchères" fut la première du canal à sa création.
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Les maisons éclusières sont toutes bâties à l'identique, en briques rouges, avec dans un petit jardin, une fontaine ou un puits et le four à pain.
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Face à l'écluse N°2, "Le Puits", l'Auberge-restaurant de l'étang du Puits saura régaler vos papilles.
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Sur beaucoup de façade encore, on remarque une plaque en fonte, avec le nom de l'écluse, son numéro, la distance vers l'aval et vers l'amont (Mais attention la flèche est sur l'autre ligne)
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L'étang qui servait de réservoir-tampon permit de naviguer même dans les années les plus sèches. C'est ici, à la base de la digue, que l'eau était restituée au canal.
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Sous l'écluse N°3, "La Grande-Planche" munie encore de sa porte unique comme pour toutes les écluses...
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... se déverse l'eau de l'étang du Puits, alimentant aussi le canal, si besoin.
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L'écluse N°4 : Lauroy, puis la N°5 : Chanteloup, et nous voilà à l'écluse N°6 : Le Vieux Pérroué. La prochaine, en aval, sera celle "Des Buissons" sur votre gauche.
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Beaucoup d'écluses ont perdu leurs portes. Afin de maintenir le canal en eau, les écluses sont murées.
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Chaque kilomètre, une borne indique la distance depuis la tête du canal. De chaque côté de celle-ci, la distance en amont et aval vers la prochaine écluse.
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Non loin des écluses N°7 : Les Buissons, N°8 : Les Gimonets, N°9 : Les Bois, nous sommes juste à côté du bourg de Brinon-sur-Sauldre, le pays de Raboliot immortalisé par Maurice Genevoix.
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Chaque maison avait son four à pain et l'éclusier devait peut-être en fournir aux mariniers qui parcouraient le canal en six jours au temps de la bricole.
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Chaque maison possédait une cave qui encore aujourd'hui est bien sèche, à regarder le bois entreposé à même le sol dans celle-ci.
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Le four à pain était différent, tout comme l'emplacement, tantôt adjacent à la maison, tantôt à la limite du jardin.
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Encore une gare d'eau, permettant le déchargement de la marne, non loin d'un chemin conduisant aux fermes.
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Beaucoup de calme et de charme règnent le long des rives de ce canal.
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Ecluse N°10 : Les Collins. Allons visiter la maison éclusière. Elle n'est pas encore murée. On remarque les ouvertures plein cintre, élégantes et d'une grande simplicité.
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Au rez-de-chaussée une pièce de vingt mètre carrés avec à l’arrière une petite cuisine. Sur la droite, un escalier conduit à l'étage où se trouve une chambre au dessus de la salle de séjour et une petite pièce mansardée, au dessus de la cuisine.
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Ecluse N°11 : Le Coudroy, et nous arrivons à la N° 12 : Les Bouffards.
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La maison éclusière semble encore habitée. L'éclusier a dû s'absenter pour la journée...
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L'emprise dans le bajoyer de l'écluse n'attend qu'une porte pour sasser à nouveau les bateaux.
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Légèrement en contre-bas de l'écluse, un ancien réservoir-tampon pouvait recevoir de l'eau de l'éclusage pour la restituer ensuite au canal en cas de besoin.
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A l'écluse N° 13 : Le Cul d'Enfer, la porte n'est plus étanche.
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En route pour la suivante, la N° 14 : Les Bas-Jarriers
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En parcourant la campagne pour rejoindre le canal de La Sauldre, nous retrouvons le tracé primitif de 1848 entre l'écluse des Bouffards et le Puy (3 Kilomètres au sud de Lamotte-Beuvron).
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C'est encore bien visible, lorsqu'on utilise Géoportail ,comme nous l'avons fait pour vous présenter, ce qui fut le premier canal de La Sauldre.
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Peu après l'écluse, nous arrivons à la gare de déchargement des Bas-Jarriers au lieu-dit La Faisanderie. Non loin de là, dans la forêt, nous distinguons le "vieux canal".
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Encore la N°15 : Montfranc, la N°16 : Tracy, la N°17 : Pinas, la N°18 : La Vossonnerie et enfin la dernière du parcours la N°19 : Beauval, ici la crémaillère a disparu.
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Encore une longue ligne droite et nous arrivons au bourg de Lamotte-Beuvron.
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Nous voilà au bord du bassin terminal du canal de La Sauldre, qui fut la gare de déchargement de Lamotte-Beuvron. Rien n'indique ce qui fit sûrement un des développements de la ville. La valorisation du patrimoine fluvial est dans l'air du temps, pourtant il ne passe pas encore par ici.
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En amont du bassin, deux arches permettent à l'eau de s'échapper pour maintenir un niveau constant....
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... régulé par quatre pelles et crémaillières.
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Nous sommes en contre bas du bassin, l'eau qui coule ici vient de la Sauldre...
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... et rejoint la rivière : Le Beuvron. Ce canal est vraiment un cas unique, par sa non communication avec une autre voie navigable.
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Pour résumer le canal de La Sauldre : 46,810 kilomètres, 22 écluses, 43 ponts, 11 gares de déchargement, une dénivellation de 63 mètres et un grand besoin d'être redécouvert.
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L'article, ci-dessus, est paru dans le magazine "Fluvial" - N° 81 de juillet-août 1996.
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01/2012 |
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