Le canal d'Orléans au fil du temps
CANAL D'ORLEANS |
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Trois siècles d'histoire |
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Les gravures, plans, documentations divers, ci-dessous, sont la propriété des archives départementales |
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Tout débute par une exposition à Orléans aux archives départementales du Loiret. Nous sommes en octobre 2010. | |||
Robert Mahieu obtient, de Louis XIV, l'autorisation de creuser un canal de Vieilles-Maisons au Loing. L'an 1676 acte la date de naissance du canal. En 1679, le frère du roi, le duc Philippe d'Orléans, le prolonge jusqu'à Combleux. | |||
Parmi les 130 pièces exposées, nous avons sélectionné des plans de construction : Le projet "d'un déchargeoir, dans le biez du Mée", | |||
l'élévation des grandes et petites portes d'une écluse du canal, | |||
l'amélioration de l'alimentation par une prise d'eau en Loire, de l'usine centrale de Faÿ aux Loges, | |||
ou encore l'une des 20 réserves d'eau, l'étang de La Noüe Mazonne, située près du bief de partage. | |||
Si vous avez la chance de vous rendre à cette exposition, vous pourrez admirer un ensemble de 3 plans, oeuvre graphique aquarellée, représentant le canal au XVIIème siècle, de plus de 9 mètres de long. | |||
Cette seconde liaison de Loire en Seine, longue de 78 kilomètres, le troisième canal à bief de partage (Canal de Briare, 1642 - Canal du Midi, 1682) est destinée à approvisionner Paris. | |||
Des décrets, des avis, des arrêtés rythment la vie du canal : L'obligation de s'inscrire lors de leur arrivée de Loire. | |||
Une fois sur le canal, cela se bouscule aux écluses. Un arrêté détermine l'ordre de passage en fonction de la cargaison transportée. Priorité aux bateaux transportant le poisson, puis les fruits, les munitions de guerre, le bois etc... jusqu'à ceux transportant du vin et en dernier le sel. | |||
Des amendes sont distribuées et inscrites dans un grand livre. Ici, Lebleu Jean, du bateau de Combleux, se voit infliger une amende, au motif qu'il conduisait seul un bateau et a injurié les agents du canal. | |||
En 1789, le canal est saisi par les créanciers. Il sera affermé pendant 29 ans par la compagnie Bellesme (Entête de lettre), puis vendu à la Compagnie des Canaux d'Orléans et du Loing. | |||
A cette époque, malgré une centrale à charbon construite à Faÿ aux Loges pour alimenter en électricité les 12 sous-stations de pompage, l'eau manque. Aussi tout naturellement les chômages ont lieu en été. | |||
Malgré un déclin annoncé, le canal est prolongé jusqu'à Orléans. L'inauguration a lieu le 3 juillet 1921. En 1955, un dessin parait dans le journal de la navigation maritime et fluvial ou la SNCF est présentée comme fossoyeur des canaux. Aujourd'hui le département souhaite rouvrir le canal à la navigation et au tourisme. Vous me suivez... |
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Le canal d'Orléans mesure 78,65 kilomètres : 27,91 kilomètres versant Seine avec 16 écluses, 18,93 kilomètres de bief de partage, et 31,81 kilomètres versant Loire avec 10 écluses. | |||
Nous quittons l'écluse de Bûges, laissant derrière nous la Maison de la Nature et de l'Eau. Nous sommes à Chalette sur Loing sur le site des 3 canaux. (Canal de Briare, du Loing et le canal d'Orléans). Nous longeons La Bezonde. | |||
Passé le premier pont ; Vésines, un panneau, sur notre gauche, nous indique l'église catholique ukrainienne : Sainte Olga. | |||
Pour notre première écluse, la chute est faible : 1,50 mètres. Sur la majorité des plateaux d'écluses, nous trouvons pour nous amarrer 4 bollards. Ils sont d'origine et sont disposés par paire de chaque côté. | |||
La montée se fait tout en douceur. L'eau arrivant par un aqueduc en amont, commandé par une paire de vannes. Il en sera de même lors de la vidange du sas. | |||
Juste à côté de l'écluse, nous remarquons un charmant petit pont. Celui-ci passe au-dessus d'un barrage de la Bezonde. | |||
A la sortie de l'écluse, nous sommes sur le racle de la rivière. | |||
Nous quittons la Bezonde pour filer à gauche sur le canal d'Orléans vers l'écluse suivante. | |||
L'arc surbaissé à droite nous indique que l'écluse Sainte Catherine est munie d'aqueducs de remplissage et de vidange. | |||
Des évents sont taillés dans la pierre afin d'amortir les coups de bélier dans les aqueducs | |||
Nous nous glissons sous l'autoroute de l'arbre (A77), pas de problème pour la hauteur libre. | |||
Sur ce long bief, nous naviguons à l'ombre de nombreux platanes, c'est presque... le Canal du Midi. | |||
Nous nous amarrons sur le ponton d'attente, afin de laisser sortir l'avalant qui est dans l'écluse. | |||
Lentement nous nous engageons dans le sas cherchant des yeux les bollards. Mais que fait donc cet arbre sur cette écluse ? | |||
En sortant nous admirons la maison éclusière très bien fleurie. | |||
Après avoir laissé la vallée de la Bezonde sur notre droite, nous glissons vers celle de l'Huillard. Remarquons les lames obliques sur la porte de l'écluse. 3,50 mètres de chute, sûrement une des plus hautes de notre voyage. | |||
Les portes amont sont des portes à balancier. Ici aussi vous remarquez les trous d'évents de l'aqueduc de remplissage. | |||
Dans ce bief, nous voyons le chemin de halage franchir un très beau déversoir en pierres de taille. | |||
Le pont de Courboin barre notre chemin d'eau. Il relie la ferme en rive droite, aux champs situés en rive gauche. | |||
Pas de blocage, notre pont tourne comme sur des roulettes. Nous prenons le temps de le refermer derrière nous. | |||
L'écluse de Marchais - Clair est pourvue, comme les autres de bolards de pierres renforcés par des lames de fer. Nous découvrons d'autres bornes. Notre GPS nous indique qu'elles sont positionnées tous les cinq kilomètres. Celles-ci servaient au temps du péage. | |||
ECLUSE DE MARCHAIS - CLAIR |
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En pénétrant dans le sas, nous constatons que le bief se déverse au-dessus des portes. Nous allons monter d' 1,65 mètre. | |||
Ici, comme sur beaucoup d'écluses, les maisons éclusières ont été restaurées, faisant partie des différents chantiers de restauration déjà réalisés par le Conseil Général du Loiret. | |||
Le chemin de halage passe en rive gauche. Notre esprit voyage dans le temps où l'âne halait des bateaux de type flûte berrichone. | |||
Le fossé passe sous une route et vient se jeter dans le canal en aval de l'écluse. | |||
Nous nous amarrons juste devant ce lavoir au coeur du village de Chailly en Gatînais où la rivière La Poterie se jette dans le canal rive gauche. | |||
L'église jouxte l'hôtel de ville et une auberge. Le site est idéal pour une fin de journée de repos. | |||
Comme prévu, monsieur l'éclusier nous attend, pour prendre nos amarres, pour notre première écluse de la journée. | |||
Surprise ! Sur cette écluse, pour ouvrir ou fermer la ventelle, le système est à l'horizontal, la cause au pont au-dessus. Il faut l'actionner depuis la porte en rive droite. | |||
Cette navigation est un spectacle grandiose, les cultures font place au bois, aux rangées de platanes, un bananier trône devant une longère. | |||
Nous sommes à quelques lieues de La Leu où nous pouvons apercevoir un joli colombier appuyé sur une façade à colombage. | |||
ECLUSE DE ROUGEMONT |
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En 1930, le voyage d'Orléans à Buges prenait environ deux jours. A cette époque, les contraintes de sécurité n'étaient pas les mêmes. Aujourd'hui, c'est diffèrent, et des échelles viennent d'être installées. | |||
Une petite envie, vous trouverez cela au fond du jardin ! | |||
De chaque côté il y a plusieurs choses à voir, ici, un déversoir, | |||
là, c'est un spectacle lacustre qui s'offre à nos yeux. | |||
Nous franchissons l'écluse de La Vallée. Les bajoyers nous interpellent, mais nous sommes vite en haut, seulement 2,75 mètres de chute. | |||
Le ciel s'assombrit lorsque nous pénétrons dans le sas de l'écluse. Les habitants de la maison éclusière sont visiblement en vacances. | |||
Des investissements conséquents ont été réalisés sur ce canal, et cela se voit, comme cette porte d'écluse récemment posée, aucune fuite. | |||
Le bief est court, seulement 900 mètres, et nous voilà déjà à l'écluse. On nous attend les portes sont grandes ouvertes. | |||
Ici, pas de télécommande, encore moins de manivelle, pour fermer ou ouvrir la porte, simplement une "béquille" munie d'une poignée. Sûrement la proximité du pont comme celle de Chailly. Original ! Pour nous c'est nouveau ! | |||
A nos pieds l'évent de l'aqueduc, remarquez cette rosace en pierres de taille. Le plateau de l'écluse est fraîchement tondu et nous n'avons pas de mal à viser les bolards. | |||
Notre regard est attiré par le reflet de cette belle maison éclusière, mais aussi par la beauté du puit. | |||
Nous apercevons, caché derrière des arbres, un beau bâtiment. Avant d'être un gîte, cette demeure abritait les services techniques de la Direction des canaux d'Orléans et du Loing. | |||
Avant de pénétrer dans l'écluse nous voyons sur notre gauche le déversoir qui permet de garder à niveau constant le port, situé juste au dessus. | |||
Comme à l'écluse de La Vallée, nous remarquons des chaînes de pierres verticales sur les bajoyers. | |||
Ici aussi, les portes amont sont munies de balancier. Pour le pain allez à la boulangerie. L'ancien fournil en rive gauche de l'écluse ne fonctionne plus. | |||
Nous nous amarrons au port. Cette grande étendue d'eau était, il y a bien longtemps, le centre du commerce du bois de la forêt d'Orléans. | |||
Sortant de l'écluse de Bas de Grignon, vous tournerez droite à 45° pour prendre l'écluse suivante : Milieu de Grignon. |
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La maison de l'ingénieur est sur notre gauche, à notre droite la maison éclusière. Soudain, un grand bruit contre la coque de mon bateau... | |||
Je me réveille. Je venais de lire la brochure éditée par le Conseil Général ci-contre. (Format PDF) et je rêvais. Du rêve à la réalité, je vous entraîne jusqu'au bief de partage. | |||
Nous sommes en amont de l'écluse du Milieu de Grignon. Les portes avales n'existent plus, en amont, un mur maintient la hauteur du bief. L'aqueduc semble en état. | |||
A l'écluse du Gué des Cens, les portes avales sont ruinées. Elles se manoeuvraient avec une béquilles. | |||
En amont, la chambre des portes est vide. Le "chardonnet" où pivote le poteau-tourillon attend qu'on y glisse le nouveau. | |||
Une longue ligne droite pour quitter cette écluse en direction du bief de partage. | |||
Parfois, le chemin de halage passe sur un minuscule pont. | |||
Plusieurs bâtiments font face à l'écluse. Les habitants rêvent de revoir des bateaux et pourquoi pas nous vendre les produits de leur jardin. | |||
Voilà ce qui reste de la porte aval, bien triste de voir ce spectacle. | |||
Il n'est pas courant de voir sur des bajoyers des crampons de fer entre les pierres de taille, une vieille méthode de construction. | |||
Les portes avales sont dans un triste état. Mais maintenant nous avons l'espoir de rejoindre Orléans depuis les canaux du Loing ou de Briare en 2020. | |||
Nous sommes au bief de partage à 124 mètres d'altitude. Une porte de garde ou "coulisses", en amont de l'écluse, permettent de l'isoler. C'est ici que la rigole de Courpalet arrive après avoir parcouru 31,828 kilomètres pour une dénivellation de 1,12 mètres. Elle part de l'étang de Torcy, et fournit 1800 m3 d'eau par jour en faite, elle n'est qu'à 12 kilomètres à vol d'oiseau. | |||
Vous venez de découvrir le versant Seine. Je vous invite à venir nous rejoindre pour poursuivre notre navigation sur le bief de partage et descendre le versant Loire. | |||
Pour en savoir plus : Canal d'Orléans |
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